Foire aux questions du réemploi

Vous avez d'autres questions ? Vous voulez approfondir ?

Alors vous avez probablement besoin de l'aide d'un bureau d'études spécialisé pour vous aider à intégrer du réemploi dans votre projet ! Retrouvez-les dans la carte des acteurs du réemploi en Normandie :

Par où commencer ?

Pour commencer, il faut déjà faire un état des lieux de votre projet et des raisons pour lesquelles vous souhaitez faire du réemploi :

  • Si votre envie est de faire des économies, alors il vous faudra d'abord raisonner en coût global, pour comparer les matériaux à qualité égale pour en apprécier la durabilité et la réparabilité. Bon nombre de matériaux peuvent permettre de faire des économies : un radiateur en fonte, une porte en bois massif, certains équipements électriques peuvent par exemple être facilement trouvés pour moins cher en réemploi qu'en neuf

  • Si votre envie est de réduire le bilan carbone de votre opération, alors il vous faut cibler des éléments significatifs, par exemple la charpente qui peut se faire en bois ou en acier de réemploi. De manière générale, tous les éléments de réemploi diminueront votre empreinte carbone, car ils sont comptabilisés à zéro dans les bilans

  • Si votre envie est de valoriser des matériaux emblématiques, alors il vous faut identifier les éléments qui permettront au mieux de raconter l'histoire de votre bâtiment : une brique qui rappelle le patrimoine vernaculaire astucieusement intégrée dans un muret ? Un bardage en bois de réemploi rappelant les colombages anciens ? Des radiateurs ou sanitaires provenant d'un chantier de démolition à proximité de votre projet ?

Mon projet est déjà bien avancé, c'est trop tard ?

Même si le mieux est d'anticiper ces enjeux pour les intégrer pleinement dans le projet, il n'est jamais trop tard pour intégrer le réemploi. Même en cours de chantier, il reste tout de même la solution de trouver une substitution à l'identique ou presque pour certains matériaux simples : bloc porte, sanitaires, faux plafonds, gaines techniques, pavés de cheminement extérieur, etc. Rapprochez-vous des AMO et fournisseurs de matériaux de réemploi, et prenez attache avec votre assurance pour anticiper d’éventuelles procédures.

Le réemploi, c'est plus cher ?

Tout dépend de l'ambition et des objectifs que vous vous fixez. Voici quelques bonnes pratiques pour limiter vos coûts :

  1. Bien identifier tous les surcoûts pour solliciter des subventions ciblées

  2. Comparer les produits à qualité égale : cela permet notamment d’anticiper les gains liés à leur durabilité

  3. Massifier sur les produits standards : pas de problème de sourcing, d’assurance, de disponibilité ou de pose pour des matériaux comme les radiateurs en fonte, les sanitaires ou les blocs porte

  4. Bien anticiper avec l’ensemble du groupement de MOE, et l’appui d’un BE réemploi les problématiques plus complexes : rendus esthétiques, matériaux soumis à contraintes règlementaires ou assurantielles, etc.

  5. Valoriser les aspects non-financiers : en intégrant des matériaux de réemploi, vous réduisez l'empreinte carbone de votre projet, vous créez de l'emploi local, vous racontez une histoire positive autour de votre projet...

Où trouver des matériaux ?

En Normandie, plusieurs opérateurs de réemploi peuvent proposer des matériaux, directement issus de chantiers de rénovation ou démolition, ou passés par un processus de reconditionnement :

  • A Grentheville (14), le Plateau Circulaire a développé une plateforme de reconditionnement de matériaux de réemploi aussi divers que des radiateurs à eau chaude (fonte ou acier), appareils sanitaires (WC, vasques, lavabos), portes coupe-feu, portes intérieures, bardage, bois d’œuvre et de charpente...

  • PERMAC au Havre (76) ou Olso Réemploi à Hérouville-Saint-Clair (14) proposent d'accompagner les porteurs de projet dans la recherche de matériaux pour leurs projets

  • Au Petit-Quevilly (76), les Bâtineurs effectuent des missions de curage soigné de matériaux, et peuvent proposer en réemploi des matériaux soigneusement déposés sur leurs chantiers

Quels matériaux peuvent être réemployés ?

Beaucoup de matériaux peuvent être réemployés ! Chaque année, des expérimentations et programmes de recherche repoussent les frontières des possibles sur le potentiel de réemploi de matériaux, en documentant précisément les caractéristiques résiduelles des matériaux et les conditions logistiques pour les préserver au mieux.

Les matériaux les plus simples à réemployer sont des matériaux de second œuvre (sanitaires, gaines techniques, menuiseries...), mais de nombreux exemples existent pour du réemploi de matériaux de gros œuvre (charpentes en bois ou en acier, briques, ardoises, tuiles...). Parfois, au regard des caractéristiques attendues dans le projet, il convient de prendre quelques précautions, par exemple en positionnant des vitrages de réemploi sur une façade moins exposée, mais cela n'enlève en rien le potentiel de seconde vie de nombreux matériaux !

Une condition est néanmoins certaine pour un potentiel de réemploi : le matériau doit être correctement identifié, de qualité (on oublie l'entrée de gamme qui ne tient aucun choc !), posé de façon à être déposé facilement (privilégier des fixations vissées ou emboitées plutôt que collées), et soigneusement déposé et conditionné. Des guides techniques existent pour documenter tout le processus et apporter le plus de garanties possible aux matériaux.

Les assurances vont-elles accepter le réemploi ?

Dans la quasi-totalité des cas, le réemploi est encore considéré comme une technique non-courante. Pour autant, cela ne veut pas dire que cela posera un problème pour les bureaux de contrôle et assurances ! Si vous intégrez des matériaux de réemploi dans votre projet, la première chose à faire est d'en parler aux interlocuteurs concernés, le plus tôt possible. En parallèle, garder la trace des processus employés ou demander cette traçabilité auprès des fournisseurs de matériaux, pour justifier du soin apporté à votre conditionnement. Une Assistance à Maîtrise d'Ouvrage (AMO) peut vous aider à cela !

Dans la plupart des cas, notamment s'il s'agit de matériaux ne présentant aucun enjeu concernant la garantie décennale (structure, clos et couvert) ou diverses normes (sécurité incendie, performance thermique...), il n'y a aucun enjeu. Concernant des matériaux plus sensibles, certaines précautions peuvent être demandées, comme par exemple un remplacement à neuf de certaines pièces sensibles (joints, visseries, etc.), un surdimensionnement pour conserver des marges de sécurité ou une dégradation de l'usage ciblé (par exemple, positionner les matériaux de réemploi sur une façade moins exposée). Si ces précautions sont prises, les surprimes d'assurances seront très rares.

Pour plus d'informations, consultez la fiche technique sur la qualité des matériaux :

Peut-on réemployer des éléments de structure ou d'étanchéité ?

C'est tout à fait possible de réemployer ce type de matériaux ! Pour que cela se fasse dans de bonnes conditions, il convient de bien suivre les référentiels techniques édités par les organismes de recherche tels que le CSTB, et anticiper les enjeux avec votre assureur. Certaines précautions peuvent être nécessaires pour que le projet soit validé sans encombre, comme par exemple un remplacement à neuf de certaines pièces sensibles (joints, visseries, etc.), un surdimensionnement pour conserver des marges de sécurité ou une dégradation de l'usage ciblé (par exemple, positionner les matériaux de réemploi sur une façade moins exposée). Si ces précautions sont prises, les surprimes d'assurances seront très rares.

Le réemploi, c'est vraiment mieux pour l'environnement ?

Le meilleur déchet, c'est celui que l'on ne produit pas ! A cet égard, préserver les ressources existantes dans un projet de réhabilitation est la meilleure chose à faire. En complément, le réemploi est la meilleure manière de gérer les matériaux, car ils ne prévoient aucun traitement énergivore et potentiellement dégradant pour la matière comme c'est le cas dans les autres circuits de valorisation (recyclage, valorisation énergétique...).

Considérant tous ces éléments, le législateur ne s'est pas trompé en positionnant le réemploi en haut dans la hiérarchie de traitement des matériaux, et en considérant que les matériaux de réemploi vaudraient zéro dans le comptage des bilans carbone, permettant de mieux les valoriser dans les projets.